Rue des Rêveurs

Publié le par zagzag

Délicate et zen
Elle reste impassible
Je l'ai rencontré Quai de Seine
Elle avait l'air inaccessible

Sans ostentation aucune
Elle se baladait avec nonchalance
Je n'avais aucune tune
Mais un sacré goût du challenge

Je la voyais ainsi déambuler
Et je cherchais une ambulance
Elle était tout, j'étais un mulet
J'aimais cette ambivalence

J'aurais pu m'abstenir
Et ainsi rester à ma place
Mais la tentation m'a poussée à lui dire
Que le spectacle me laissait de glace

J'ai commencé mon exposé timidement
Evidement, je suis passé pour un guignol
Elle me l'a fait remarquer si gentiment
Que je me suis senti obligé de faire le mariol

A l'image d'un orateur convaincu
J'ai fait l'éloge de ses attributs
Lui improvisant quelques vers
Et je vis de la lumière dans ses yeux verts

A cet instant, je n'étais plus un de ces beaux parleurs
Mytho la nuit, le reste du jour employé ou carreleur
J'ai pris grand soin de choisir les mots qu'elle m'inspirait
Ce poème est un chef d'oeuvre que j'ai respiré

L'air était sain, ma plume altruiste
Elle comptait rentrer, je me lançais donc à sa poursuite
Un peu comme dans ces films hollywoodiens
Je pris mon courage à deux mains

Je lui offrait cette composition
En signe de ce coup de coeur
Je l'invitais à une prochaine discussion
Sur une terrasse, Rue des Rêveurs...




J'étais là comme prévu à l'heure
Sous cette douce chaleur
J'imaginais déjà la fin de mes malheurs
Alors je me présentais aux environs de deux heures

Les places sur la terrasse étaient presques toutes prises
Les demoiselles arboraient de belles robes
Les lunettes de soleil étaient de mise
Je m'étais mis à l'aise avec mon Bob

Elle m'est apparue à l'horizon
Et je ne m'étais pas trompé
J'avais bien eu raison
De l'inviter à cette franche loghorée

Les gens se sont tourné à son passage
Elle avait la silhouette qui crée l'étincelle
S'en sont suivis des tonnes de bavardages
Mais je n'avais d'yeux que pour elle

Elle avait crevé mon écran
Alors je parlais avec mon coeur
Je lui disait tout de mes passe-temps
De mes passions pour les senteurs

Sans doute avait elle apprécié mon enthousiasme
Elle me parla de ses loisirs
Elle faisait tant de pléonasmes
Que je préférais en rire

Je la trouvais attirante puis inaccessible
Parfois méchante, parfois irrésistible
Elle me dévoilait sa petite vie
Et j'en profitais pour donner mon avis

La discussion était animée
J'étais plongé dans ses yeux
Elle ne cessait de m'ennivrer
Et je ne pouvais rien faire de mieux

Nous voilà donc à la fin de cette discussion
L'un devant l'autre, sans programme en tête
Je lui proposais alors une excursion
A vélo cette fois, au 2 Rue de la Fête




Départ donc rue de la Fête
Cheveux au vent
Nous nous baladons à bicyclette
A la manière de Montand

Paris en ces jours est la plus belle ville
Le soleil s'est invité
Pour donner une touche encore plus subtile
Je ne puis qu'apprécier cette journée

Après quelques coups de pédale
Nous nous arrêtons sur l'île Saint Louis
Le quartier est si génial
Je prends quelques photographies

Je m'évade dans des pensées amoureuses
Car je la trouve savoureuse
J'aimerais lui dire qu'elle fait battre mon coeur
Mais au fond de moi, je sens encore de la peur

Peur du vide, du flop, du néant
D'une réponse qui serait synonyme de NON
Je me suis si souvent vu devant le miroir
Déclarer ma flamme ne se fera pas ce soir

J'ai envie de découvrir ce qu'il se cache
Derrière ce sourire et cette tendresse
Qu'est-ce qu'elle aime? Qu'est-ce qui la blesse?
Comment vit-elle d'être sur la plus haute marche?

J'ai des questions, peu de réponses
Bientôt viendra le temps de l'annonce
Pour le moment, je me fends de petites vannes
Afin de découvrir le Sésame

La bénédiction jalonne mon chemin
Je lui propose donc de marcher le long des quais
Demain est si loin
Laissez moi profiter de ma dulcinée

Je passe délicatement mon bras autour d'elle
Instinctivement elle me prend par la taille
Je me sens littéralement pousser des ailes
La radiologue vient d'allumer la paille

Je me sens sur le toit du monde
J'ai fait tomber les barrières
Il commence tout juste à faire sombre
Et nous avançons sans idées claires

Ne reste plus qu'à la caresser d'un baiser
Lui dire que j'apprécie sa compagnie
Que je suis son reflet
Et qu'elle sera la reine de ma cérémonie

J'ai du mal à exprimer le fait que je sois ravi
Je suis presque bègue face à ce bonheur
C'est le plus beau moment de ma vie
Et je n'envisage notre futur qu'en couleur...

Publié dans Love

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